[ CDA - Danger en Norsca ] Magie noire et acier rouge

Parmi les sagas du nord, qui narrent les explois des champions des Dieux sombres, certaines se détachent et marquent l'esprit des jeunes guerriers. Elles servent d'histoires initiatiques, de contes sur la puissance des divinités ou tout bonnement d'exemples de chefs qui un jour ont atteint la gloire sur le champ de bataille, avant de retomber dans l'anonymat, soit en tant qu'immondes enfants du chaos, soit en tant que misérables cadavres.

Il n'est pas un homme digne de ce nom qui, en Norsca, ne voudrait pas avoir lui aussi une saga sur ses propres exploits. Voreg Alarikson était un de ces jeunes membres de tribu. La sienne vivait dans une plaine gelée au bord de la Mer du Kraken, au nord de la Norsca. Il grandit et devint un guerrier bien bâti. Quand le chef de tribu fut vaincu en duel par Garbar le Vif, il dut rejoindre la horde de ce-dernier. Le Vif avait pour projet un immense raid sur les côtes du sud, dans l'Empire. Ils attaquèrent des ports de pêche et nombre de paysans, de marins et de guerriers tomba sous les coups de Voreg. Il gagna peu à peu l'estime des hommes de Garbar, et se vit attribuer le commandement d'une unité de maraudeurs. L'armée du Vif commençait a prendre de l'empleur, semant la terreur sur les côtes impériales. Toutefois, comme c'est souvent le cas des armées du Chaos, la horde se mit à se disloquer, l'autorité de Garbar fut de plus en plus contestée et finalement, la flotte impériale coula l'essentiel des forces du Vif. Voreg et son unité survécurent et parvinrent à fuir dans un petit esquif.

Voreg garda le commandement sur ses hommes. Une trentaine de maraudeurs dont nombre d'entre eux étaient originaire de la même tribu que Voreg. Ils décidèrent de regagner leur contrée natale, mais leur embarquation ne pouvait résister à un voyage pareil. Ils débarquèrent pour traverser la Norsca à pied.

Ils marchèrent et marchèrent encore. Ils évitèrent mille fois la mort contre des abominations mutantes ou des guerriers locaux plus nombreux. Certes, ils durent combattre, mais tant bien que mal, toujours ils vainquirent.

Une nuit, Voreg s'endormi sous sa tente en peau. Son sommeil fut troublé par des visions de batailles immenses. Au-dessus du champs de bataille, dans un ciel rouge, un immense oiseau de flammes multicolores volait à toute vitesse en hurlant. Tout à coup l'oiseau piqua vers lui. En une fraction de seconde, il fut face à lui. Son bec juste devant son nez. Il était immense, brûlant et étrangement flou. Sa silouhette n'était pas discernable. Sa gueule était noire, plongée dans les ténèbres. Seuls ses yeux luisaient d'un bleu intense et profond. Il s'adressa à Voreg. Pourtant, il ne parlait pas. C'était une sensation étrange. L'oiseau interférait dans ses pensées.

Par flash, il entrevît un portail immense, des flammes, une légion de démon, un sorcier mort, un éclair émeraude. Un hurlement lui creva les tympans : « OUVRE NOUS !! »
L'oiseau, d'un rapide coup de tête, le mordit violement au cou.

La douleur le tira du sommeil brutalement. Il était en sueur. Essoufflé. Il porta sa main là où, une seconde plus tôt, l'oiseau l'avait blessé.
Une brûlure. Elle n'était en rien imaginaire. Le lendemain matin, il la montra à ses hommes qui y virent la marque d'un Dieu : Tzeentch !

Leur marche reprit, et Voreg tentait toujours de comprendre le sens de sa marque, et de son rêve.

Un jour, en pleine journée, dans une plaine enneigée, un grondement se fit entendre. Des cavaliers fondaient sur eux. Seuls une quinzaine d'homme, dont plusieurs blessés, restaient sous les ordres de Voreg. Ils attendirent les charges, mais surent qu'ils n'auraient aucune chance quand parmi leurs agresseurs, ils distinguèrent d'épaisses armures du chaos couleur sang. Des cavaliers et des fantassins dévots à Khorne les chargeaient et ils ne pourraient rien faire.

Le combat débuta, et le chef des attaquants fonça droit sur Voreg. Ils avaient du les espionner un moment pour voir qu'il était le commandant. Un duel s'engagea, tandis que les hommes de Voreg resistaient tant bien que mal.
Voreg était sur la défensive. Il paraît chaque coup de son adversaire, mais celui-ci armé de deux haches ne lui laissait aucun répit. Il tenta une contre-attaque, avec un coup d'estoc de son épée, mais d'un habile mouvement de crochetage, son ennemi le désarma et lui donna un coup de coude dans l'abdomen. Voreg tomba à genoux. L'hérault de Khorne posa chacune de ses armes de chaque cotés du cou de Voreg. Il ferma les yeux, et machinalement leva les bras vers son bourreau, espérant vainement pouvoir se protéger. Il attendit la fin mais elle ne vint jamais.

Il rouvrit les yeux et pu voir que devant lui, il n'y avait plus qu'un tas de chair et de métal en perpétuel mouvement. Cet être immonde se mit à se consummer peu à peu. Des tentacules poussaient et mourraient dans la seconde sur cette forme hideuse, qui quelques instants auparavant était encore un fier champion de Khorne. Abasourdi, Voreg se redressa.
Autour de lui, les combats avaient cessés. Tous le regardaient. Il s'écoula quelques secondes avant que, dans le silence le plus total, les guerriers du Dieu du sang mettent genoux à terre. Les survivants aux ordres de Voreg exultèrent. Ils portèrent leur chef en triomphe.

Etant de fait chef d'un nouvel ost de guerrier, et investit de nouveaux pouvoirs, de véritables dons de Tzeencth, Voreg décida de se mettre en route. Il serait guidé par son nouveau maître, qui lui accorderait gloire, puissance, mutations et surtout une foule de nouveaux guerriers dans le but qu'il lui avait donné : ouvrir ce fameux portail qui hantait de plus en plus souvent ses nuits...